Pour changer d’échelle, prenez de la hauteur !

Notre accompagnement « Changer d’échelle en ruralité » permet notamment aux entreprises sociales ancrées dans leurs territoires de s’inspirer de leurs pairs et de se doter de méthodes efficaces.

Depuis l’année passée, nous proposons un accompagnement dédié aux entreprises sociales situées en milieu rural qui s’apprêtent à changer d’échelle. Changer d’échelle, cela consiste à démultiplier son impact social en touchant davantage de bénéficiaires, en créant une nouvelle activité, en ouvrant une nouvelle antenne…

D’autres manières de fonctionner

C’est ce que s’apprêtait à faire Pauline Braga, directrice du centre socio-culturel l’Equipage à Chazelles-sur-Lyon, dans les Monts du Lyonnais, à la limite des départements du Rhône et de la Loire. Le projet de l’association : créer « La Popote de l’Equipage », une cantine participative et solidaire, en adaptant au monde rural le modèle des Petites Cantines. « Nous voulions rencontrer d’autres projets, être en veille sur ce qui se fait et sortir de notre quotidien », confie Pauline Braga.

La Popote de lequipage - cantine du centre social à Chazelles-sur-Lyon.
La Popote de l'Equipage est la future cantine conviviale du centre social de Chazelles-sur-Lyon.

Au fil de l’accompagnement, les neuf journées collectives lui ont ainsi permis de faire des rencontres : un futur tiers-lieu artistique, un chantier d’insertion qui fait du recyclage, une épicerie locale… Tous ont en commun d’être des projets ancrés sur un territoire rural, avec les problématiques afférentes. « Je ne pensais pas avoir de liens avec une micro-brasserie, mais je me suis rendu compte que nous avions de nombreux points communs, remarque Pauline Braga. Nous avions une logique trop interne à notre territoire, j’ai pu découvrir d’autres manières de fonctionner ailleurs. »

Elle a pu ainsi se pencher sur la question des prix pratiqués dans sa future cantine : « Au départ, nous envisagions une tarification en fonction du quotient familial, mais nous avons compris que c’était trop une logique de centre social. Se posait la question du sens qu’on met derrière, pourquoi on le fait… » S’inspirant du tarif libre des Petites Cantines, l’association a finalement opté pour un tarif bleu, rose ou jaune afin de laisser le choix aux convives en fonction de leurs moyens, mais aussi de leurs envies.

La finance au service de la mission

Boc' à Récup' a multiplié par dix le nombre de ses animations.

Dans l’Ain, Laurie Chambard est à la tête d’une plus petite association, Boc’ à Récup. À travers des ateliers culinaires, l’association sensibilise le grand public aux circuits courts, à l’alimentation bio, au gaspillage alimentaire… Nouvellement salariée, elle a pu porter le nombre d’animations d’une dizaine à une centaine par an. Son défi dans cette phase de croissance : professionnaliser ses méthodes. « Nous avions un vocabulaire plutôt militant, associatif, et nous avions la crainte de rentrer dans un moule d’école de commerce. L’expérience avec Ronalpia a montré que ça fonctionne de réfléchir à son offre, son public, sans être pour autant dans une volonté capitaliste. La finance est mise au service de notre mission, pas l’inverse. »

L’association a ainsi pu redéfinir son offre, cibler ses publics et se doter d’outils qui correspondent bien à son modèle économique. « J’ai acquis une méthodologie dans les choses que je faisais de manière non méthodique. J’ai gagné en temps et en précision », se félicite Laurie Chambard.