Plusieurs des intrépides de la communauté Ronalpia se sont penchés sur la question énergétique. Leur constat partagé : favoriser l’autonomie des personnes et des territoires nous aiderait à moins dépendre des énergies importées.
Chez Ronalpia, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! D’accord, le slogan est un peu daté, mais il a le sens de l’à-propos. La crise énergétique fracasse à grande vitesse nombre de nos illusions. On y voyait un enjeu écologique, on réalise aujourd’hui l’étendue des problèmes sociaux qu’elle occasionne aussi. Dans la communauté Ronalpia, plusieurs de nos intrépides avaient pourtant bien vu venir la comète.
Fait Maison : accompagner l’auto-rénovation pour lutter contre la précarité énergétique
Le secteur du bâtiment représente 44% de la consommation d’énergie primaire en France, loin devant celui des transports. Or, Selon l’Ademe, 20 % des Français déclarent avoir souffert du froid au cours de l’hiver 2021. « Les ménages les plus modestes habitant des logements énergivores voient exploser leur budget d’énergie pour se chauffer, constate Arnaud Verda qui a rejoint notre incubateur drômois l’an dernier. La précarité énergétique, c’est non seulement de l’inconfort pour ces personnes, mais aussi des risques pour leur santé et leur situation sociale. »
Auto-constructeur depuis 2007, Arnaud a expérimenté les joies et difficultés de réaliser les travaux de son logement. C’est pourquoi, à travers son entreprise sociale Fait maison, il aide maintenant les propriétaires modestes à réaliser eux-mêmes une rénovation performante, abordable dans leur budget.
Coopawatt : décentraliser l’énergie renouvelable, avec les citoyens
Diplômé de l’Ecole centrale, après avoir travaillé sur des projets d’énergie renouvelable pour un grand groupe, Thomas le Bris avait constaté que ces chantiers avaient peu de retombées en matière de développement local.
« Nous souhaitions développer les énergies renouvelables, mais pas en apportant des capitaux ou des solutions techniques, se souvient Thomas. Nous avons choisi d’agir pour que les collectivités territoriales et les habitants s’approprient ces projets énergétiques, décentralisés par nature. »
C’est pourquoi en 2016, il avait donc rejoint notre incubateur lyonnais pour créer Coopawatt, un bureau d’études qui accompagne les territoires dans des projets participatifs et citoyens d’énergie renouvelable.
Sun recycle : des savoir-faire pour bénéficier d’une énergie propre et inépuisable
Jean-Pascal Baldacchino était électricien depuis plus de dix ans quand il a eu la double intuition que l’énergie et les matières premières allaient devenir des biens rares. « La chaleur représente 50 % de la consommation énergétique totale, a-t-il remarqué. La France importe l’ensemble de ses énergies et n’est donc pas autonome. Aujourd’hui, nous sommes face à une crise où le prix de l’énergie est en constante augmentation et face à une pénurie des matières premières qui nous conduit au réemploi des matériaux. »
En 2022, Jean-Pascal rejoint donc notre incubateur burgien pour créer Sun Recycle, une entreprise sociale qui construit des cuiseurs solaires à partir de matériaux de récupération.
Mais au-delà, Jean-Pascal veut aussi apporter un service d’accompagnement à l’auto-construction. Une ambition qui rejoint celle de Thomas et d’Arnaud dans l’autonomisation de chacun vis-à-vis de sa propre énergie ? « L’idée est celle d’un partage de connaissance, développer un savoir-faire tout en participant à l’économie circulaire et permettre au plus grand nombre d’utiliser une énergie propre, inépuisable et gratuite. »
Territoires autonomes, logements rénovés, solutions low-tech… les solutions de nos intrépides semblent bien dessiner un avenir à hauteur d’humain, où chacun peut s’approprier les solutions.
Sobriété, efficacité, énergies renouvelables
Pour Thomas le Bris, la solution à long terme réside en trois mots indissociables : sobriété, efficacité, énergies renouvelables.
« C’est le triptyque que défend l’association NégaWatt depuis les années 2000. Il aura fallu 20 ans et une crise géopolitique majeure pour que ces 3 piliers d’un système énergétique soutenable soient reconnus et enfin soutenus par les politiques publiques. Plus personne ne conteste aujourd’hui ces fondamentaux, confirmés par tous les scenarios prospectifs sérieux, qu’ils soient issus de l’ADEME, de RTE. La route à suivre est donc tracée. Ce qui reste incertain, c’est l’ambition avec laquelle la puissance publique et les grandes entreprises du secteur énergétique vont s’engager sur cette voie. »