« Act’ice nous a donné de la visibilité
et des pistes de coopération »
Margarita Perilla représente Les Foyers Matter, association qui accompagne des personnes en aménagement de peine.
Elle revient sur les défis de l’accompagnement global à la réinsertion, la structuration progressive d’une activité d’insertion par l’activité économique, et ce que Act’ice lui a apporté.

Quelle est l’action des Foyers Matter ?
Nous accueillons dans nos appartements des personnes placées sous main de justice, en fin de peine, dans le cadre d’un placement extérieur accompagné. Pendant environ huit mois, elles finissent leur peine chez nous, avec un accompagnement global et individualisé sur tous les volets de leur vie : accès au logement, à l’emploi, à la formation, à la santé (pour travailler notamment les addictions et les problèmes de santé mentale), la citoyenneté et le lien social.
Notre objectif, est d’aller plus loin dans l’insertion, en créant une entreprise d’insertion pour faciliter l’accès à l’emploi, par étapes. Beaucoup de personnes que nous accompagnons ne sont pas prêtes à intégrer un emploi classique. L’idée est de proposer des « petites marches » vers l’emploi.
Quels ont été les apports d’Act’ice développement ?
Notre association existe depuis plus de 150 ans, mais elle reste peu visible pour des partenaires privés. L’accompagnement par Act’ice nous a permis de gagner en visibilité et légitimité, notamment auprès des mécènes et financeurs privés.
Nous avons pu rencontrer de nouveaux acteurs, à l’échelle locale, mais aussi nationale. Ces rencontres ont ouvert la voie à de nouveaux partenariats, y compris opérationnels, et à des financements, par exemple avec le Département de la Drôme. Il est important pour nous de créer un maillage d’acteurs pour pouvoir collaborer.
Comment cela a-t-il changé votre manière de travailler ?
J’ai pu expérimenter la création d’un pitch, et travailler avec des professionnels sur la manière de cibler les mécènes. C’est rare de trouver un programme qui permette de revisiter en profondeur la communication autour de son projet.
On a aussi travaillé notre modèle économique : combien ça va coûter, comment on finance, sur trois à cinq ans, avec quels types de partenaires publics ou privés. Avant, on était très tournés vers le financement public. La rencontre Act’ice à Paris nous a donné un carnet d’adresse de partenaires potentiels à aller rencontrer.
Vous avez aussi participé au Prix 2D. Qu’en avez-vous retenu ?
C’était passionnant. Les séances d’intelligence collective nous ont permis d’échanger avec d’autres porteurs de projet et acteurs de terrain. On a fait des analyses de pratiques concrètes, réfléchi ensemble à de l’analyse de pratique, à la question du financement — un sujet très tendu aujourd’hui — mais aussi à d’éventuelles coopérations entre structures. On en est ressortis avec de nouvelles idées, et l’envie de construire des projets communs.