Ouest Lyonnais : sept projets font le bilan à L’Atelier d’Amplepuis

On continue de faire le tour des célébrations de fin d’accompagnement de nos promotions 2023 de créateur·ices d’entreprises sociales avec un petit tour à Amplepuis, dans le Beaujolais vert. Nous avons été accueillis au génial tiers-lieu L’Atelier qui regroupe un café associatif, un atelier bois, un fablab, un repair café, un espace créatif, un pôle numérique… tout cela fédérant une communauté de 250 personnes pour de l’insertion, de la formation, du lien social et beaucoup de joie.

Le 14 novembre, six entreprises sociales en création et une en implantation ont présenté l’état d’avancement de leurs projets à plus d’une trentaine de personnes venues pour l’occasion.

Tout d’abord, nous avons pour la première fois accompagné l’implantation sur ce territoire d’une entreprise sociale de la métropole lyonnaise, Passerelle, qui accompagne les personnes dans leurs démarches administratives. « Nous avions fait des permanences, mais nous avions réalisé que les plus précaires ne bougent pas de leur quartier « , explique Michèle Poulenard. « Certaines familles monoparentales n’osent pas voir une assistante sociale de peur qu’on leur enlève leurs enfants. A la campagne, on peut avoir peur de frapper à la porte du CCAS de sa commune par peur du qu’en-dira-t-on. Certains peuvent ainsi perdre le bénéfice de leur inscription à Pôle Emploi. « 
L’entreprise a donc décidé d’acheter un camping car pour aller au devant des personnes les moins visibles. Sur le territoire, elle fera le lien avec les institutions locales pour faciliter l’accès aux droits.

Michèle Poulenard et Robert Mlaka.

Pendant 15 ans, Emilie Volo était infirmière en psychiatrie. « J’ai fait le constat d’un système de santé mentale en souffrance, surtout par manque de moyens humains « , regrette-t-elle. «  Pourtant, elle qui se dit  » passionnée de santé mentale  » veut être  » au cœur de la souffrance des gens, échanger, donner un sourire, tendre la main. C’est ce qui me fait vibrer et donne un sens à mon travail « . 

Elle crée donc Au pied de mon arbre pour proposer des entretiens pour apaiser, donner un peu d’espoir, se sentir moins seul face à ses troubles psy. Relaxation, sophrologie, marche en forêt, soins énergétiques seront au programme. 

Des médecins sont prêts à lui adresser des patients, mais Émilie a besoin de financements ou d’un portage par une institution afin de proposer ses services gratuitement aux plus précaires.

 
Émilie Volo.

Passionné d’électronique, Maxime Denis est ce qu’on appelle communément un inventeur, un autodidacte. Adolescent, il bidouillait un système pour ouvrir automatiquement les rideaux de sa chambre au lever du soleil. « Quand j’ai pris conscience de ma capacité à créer, je me suis dit : autant faire quelque chose qui puisse servir à d’autres. » Partant de composants électroniques à sa disposition, il imagine alors une casquette qui permettra aux personnes aveugles ou malvoyantes d’être prévenues des obstacles sur leur chemin.

Aujourd’hui, après bien des échanges avec les personnes concernées, son projet a évolué techniquement. Les composants sont produits à Grenoble, et il est question que la casquette soit fabriquée à Roanne.

Maxime a besoin de lever des fonds et de permettre à son produit d’être agréé aux normes du matériel médical pour être remboursé par la sécu.

Maxime Denis coiffé de la casquette de son invention.

C’est plus qu’un simple bistrot de village qui a ouvert à Saint-Genis-L’Argentière. « Au-delà du simple bar-restaurant, on veut créer un lieu socioculturel et de cohésion sociale« , explique Delphine Moyat. Formatrice en compétences psycho-sociales, Delphine revendique de faire de la « psychologie de comptoir » pour accueillir la parole de personnes en détresse et les orienter, par exemple, vers les service d’Émilie Volo (l’effet promo marche souvent très bien chez nous).

Café-tricot, café-poussettes, stages d’artisanat… c’est un lieu de lien social au sens premier du terme qui s’expérimente.

Delphine Moyat.

A la campagne, 80% des déplacements se font en voiture. « Mais quand on en discute, les personnes subissent la voiture plus qu’elles ne la désirent, estime Étienne Leclerc. Coût, pollution, accidents, infrastructures envahissantes, manque de lien social. A la ville, on a plein de solutions, mais à la campagne, ce n’est pas une fatalité non plus.« 

Étienne, qui a été conseiller en mobilité pendant dix ans auprès d’entreprises a donc décidé de créer une association pour promouvoir vraie mobilité rurale durable et solidaire, accessible à tous.

Étienne Leclerc.

Dans le petit village de Ranchal, au fond d’un vallon humide, Joanna Lambert et Camille Dupont créent un lieu de séjour ou de sensibilisation à la transition écologique : permaculture, jardin-forêt, frugalité, low-tech… Très soutenus par leur mairie, ils sont cependant suspendus à des autorisations administratives pour pouvoir lancer leur phase de test au printemps prochain.

Camille Dupont et Joanna Lambert.

Ancienne costumière à l’opéra, Aurélie Massait transforme aujourd’hui du vieux mobilier en œuvres d’art. Elle sculpte, végétalise, récupère… Du fromage blanc devient peinture, des lames de terrasse deviennent cadres, des vieux draps deviennent sculptures…

Aurélie Massait.