Enjoué : Donner une seconde vie aux jouets pour créer de l’emploi

Enjoué : donner une seconde vie
aux jouets pour créer de l'emploi

Gilles Malandrin a créé une entreprise à but d’emploi pour remettre en circuit des jouets délaissés ou incomplets. Il a suivi trois de nos parcours d’accompagnement, dont Les Boucles.

C’est en débarrassant les placards pleins à craquer de la chambre de sa fille que Gilles Malandrin a fait le constat qui allait changer sa vie. Un jouet est utilisé 8 mois en moyenne avant d’être délaissé par l’enfant. En bout de course, on compte 110 000 tonnes de jouets qui passent par les déchetteries françaises chaque année.

C’est avec ces chiffres gravés dans sa mémoire que Gilles se met en 2020 en tête de « dépoussiérer l’image du jouet d’occasion pour le rendre désirable ». Il a l’idée d’une entreprise sociale qui assemble et nettoie des jouets incomplets pour les remettre sur le marché tout en donnant un travail à des personnes éloignées de l’emploi.

Pour faire de ce projet une réalité, deux rencontres seront décisives. La première, c’est le chantier d’insertion francilien Rejoué dont l’activité colle à l’idée de Gilles. Rejoué accepte d’accompagner le projet lyonnais grâce à un financement pour cet essaimage.

La seconde rencontre, c’est le Territoire zéro-chômeur de longue durée de Villeurbanne. « Ils voulaient créer deux autres entreprises à but d’emploi et cherchaient des porteurs de projet pour défricher. Nous avions l’envie et l’appui. Ils avaient les locaux, les salariés, les voitures pour la collecte, les machines à laver… et ils étaient alignés sur nos valeurs. Ça a été un coup d’accélérateur. »

Mais pour créer l’entreprise sociale et la développer, mieux valait être bien accompagné. « Avant de me lancer, je n’avais jamais été entrepreneur social et je ne connaissais pas l’écosystème lyonnais », confie Gilles. Il démarre avec le programme « Accélération » que nous portions en 2020 avec Le CentSept.  « J’ai été mis en lien avec de grands comptes qui m’ont permis d’organiser des collectes rémunératrices en contrepartie de mécénat », explique-t-il.

L’année suivante, c’est notre parcours Accès aux financements qui lui permet de rencontrer de nouveaux mécènes.

Puis en 2023, il intègre naturellement le parcours Développement des Boucles. « Ces temps de rencontres avec mes alter ego m’ont beaucoup apporté. Un porteur de projet ne doit pas rester enfermé dans sa boutique. »

Il y trouve un accompagnement, des opportunités d’affaires et de partenariat, un parrainage, de la reconnaissance et de la visibilité.

Gilles se connecte aussi à la petite famille des Boucles : Pauline Gamore du Textile Lab qui expérimente la valorisation de peluches inutilisables ; Amandine d’Elle Cartonne qui lui fournit des emballages réemployés ; Marc de Flexof qui aménage ses nouveaux locaux…

Alors que Gilles se préparait à embaucher 12 nouvelles personnes en 2025 puis en 2026, la mise en réseau et l’appui se sont avérés essentiels. « J’encourage tous les entrepreneurs de l’économie circulaire à prendre part aux Boucles pour cet écosystème », conclut-il.

De retour pour Noël

Les ressourceries reçoivent beaucoup de jouets et de jeux, les revendent très bien, mais n’ont pas le temps de les vérifier ou de les compléter.

S’ils ont une chance d’être incomplets, ils finissent donc à la poubelle car le stockage est coûteux.

C’est là qu’intervient Enjoué pour les remettre à neuf. « Notre critère c’est : est-ce que je donnerais ce jouet à un enfant pour Noël ? On ne répare pas même si ça paraît simple, car cela pose des problèmes de sécurité. On le nettoie, on le complète, et si c’est impossible, on s’assure qu’il finit dans bonne filière de recyclage. »